En photographie, l’histogramme est la représentation visuelle des zones de lumière d’une image. Sur le terrain, contrôler les courbes de l’histogramme permet de vérifier l’exposition de la photo et de la corriger si cela est nécessaire. Ainsi, il est possible de trouver les réglages parfaits.
Les histogrammes sont consultables sur la grande majorité des appareils photo numériques. Ils sont également disponibles sur de nombreux logiciels d’édition d’images. Particulièrement utiles, ces informations sont pourtant souvent mal comprises, et donc mal interprétées. Si les graphiques peuvent, à première vue, sembler complexes, comprendre leur fonctionnement s’avère très utile dans la pratique quotidienne de la photographie, que ce soit lors des prises de vue ou pour bien retoucher les photos.
Qu’est-ce qu’un histogramme ? Comment bien l’utiliser ? Explications.
Sommaire
L’histogramme en photo : créer une représentation graphique de la répartition de la lumière sur l’image
L’histogramme d’une photographie est une représentation graphique de la répartition de la lumière sur l’image. Concrètement, il fournit suffisamment de renseignements afin de permettre au photographe de savoir si oui ou non une photo jouit d’une exposition uniforme. Ainsi, il est possible de corriger l’ensemble des paramètres nécessaires pour obtenir les tons souhaités.
L’histogramme prend la forme d’un graphique :
- l’axe horizontal (les abscisses) représente une échelle de valeurs lumineuses qui va du noir absolu (absence totale de lumière) à gauche, au blanc absolu (maximum de lumière) à droite. Entre ces deux extrêmes se trouvent les tons foncés (ou ombres), les tons moyens et les tons clairs (ou hautes lumières). L’axe horizontal compte 256 valeurs de luminosité (0 pour noir, 128 pour gris moyen, 255 pour blanc) ;
- l’axe vertical (les ordonnées) donne des informations quant au nombre de pixels présents dans l’image pour les différentes valeurs de luminosité.
L’importance de l’histogramme pour avoir des informations précises sur l’exposition d’une image
L’histogramme se révèle très utile pour contrôler l’exposition d’une image après la prise de vue et la corriger lorsque cela est nécessaire. Concrètement, le graphique offre la possibilité d’anticiper un éventuel problème d’exposition et de le modifier rapidement.
S’il est vrai que certains appareils photo sont dotés d’alertes de surexposition, l’histogramme reste un outil bien plus précis. En effet, le graphique donne également des renseignements pertinents lorsqu’une image est sous-exposée ou trop saturée.
L’histogramme, en outre, indique certaines informations relatives aux valeurs des pixels de l’image (nombre de pixels de même valeur, écrêtage, répartition des niveaux, etc.). En le consultant, il est ainsi possible de savoir quels réglages appliquer pour obtenir des photos de qualité.
Les différents types d’histogrammes
Il existe différents types d’histogrammes. Les plus connus sont :
- l’histogramme par couches (ou canaux de couleurs), avec la représentation des valeurs de la composante rouge, de la composante verte et de la composante bleue de l’image ;
- l’histogramme couleur, qui représente l’affichage superposé des trois couches précédemment citées avec une courbe de blanc (ou de gris selon les logiciels) ;
- l’histogramme RVB, qui affiche la moyenne des valeurs de luminosité combinées des couches de couleur verte, rouge et bleue ;
- l’histogramme de luminosité, qui est basé sur notre système de vision.
L’histogramme par couche et l’histogramme de luminosité sont les plus intéressants pour les photographes. Grâce à eux, en effet, il est plus simple de repérer les éventuels écrêtages (lorsque les valeurs de ton dépassent le graphique) dans les différentes couches et de voir s’il y a ou non une perte d’informations (perte de détails, de précisions, etc.).
La méthode à suivre pour lire un histogramme
Les valeurs les plus sombres sont représentées à gauche de l’histogramme. Les valeurs les plus claires, quant à elles, se trouvent à droite. Concrètement, lorsque l’histogramme se développe davantage dans la partie gauche du graphique (au niveau des tons foncés), cela signifie qu’une partie de l’image est sous-exposée. Selon le rendu souhaité, il faudrait y ajouter de la lumière.
À l’inverse, lorsque l’histogramme se développe davantage dans la partie droite du graphique, cela signifie qu’une partie de l’image est surexposée. Dans ce cas, mieux vaut réduire la luminosité et contrôler les contrastes.
Lorsqu’un nombre important de pixels ont la même valeur, un pic se crée sur le graphique, au niveau de ces valeurs. De la même manière, lorsque certains tons ne sont pas présents dans l’image, l’histogramme n’affiche rien. Lorsque toutes les tonalités sont regroupées dans une seule et même zone, cela peut signifier que le contraste de l’image est insuffisant et qu’il est nécessaire d’intensifier les hautes lumières afin d’approfondir les ombres.
Concrètement, l’idéal en matière d’exposition est de créer une certaine harmonie en évitant les extrêmes (sauf s’il s’agit d’une technique adoptée par le photographe qui souhaite obtenir un rendu précis).
Bien utiliser l’histogramme en pratique
Se servir de l’historique lors des prises de vue et en post-production
Il est recommandé d’utiliser l’histogramme lors des prises de vue afin d’affiner les réglages. En effet, lorsque le photographe se trouve dans une zone très lumineuse, par exemple, regarder simplement le rendu à l’écran ne permet pas d’apprécier correctement la qualité de l’image aussi précisément qu’avec un histogramme.
Dès lors, jeter un bref coup d’œil au graphique permet de mieux se rendre compte des erreurs, des zones trop sombres, trop lumineuses ou d’une mauvaise harmonie globale qui pourrait se traduire par un manque de détail. Dans ce cas, le photographe peut réaliser certains réglages, refaire un test et contrôler de nouveau avec l’histogramme que, cette fois, tout est bien conforme.
L’utilisation de l’histogramme est également pertinente en post-production. En effet, il est intéressant de conserver un visuel sur l’histogramme lors du développement et des retouches des photos afin de ne pas perdre d’informations lors des réglages de luminosité, par exemple. De cette manière, le photographe conserve ses repères et sait comment gérer ses calques sans entraver les détails de l’image.
À ce sujet, lorsque les photographies sont réalisées au format RAW non compressé, les informations capturées sont conservées. Ainsi, en post-production, il est plus aisé de savoir ce qu’il faut conserver ou rejeter en s’appuyant sur l’histogramme.
L’importance de prendre du recul vis-à-vis du graphique
Il est important de souligner que l’histogramme reste un outil sur lequel s’appuyer, et non pas une consigne à suivre à la lettre. Le libre arbitre du photographe entre également en compte.
En l’occurrence, il est tout à fait normal d’avoir un histogramme dans les zones sombres (avec des valeurs sur la gauche du graphique) lorsqu’il s’agit de photos prises de nuit ou d’images qui représentent des couchers du soleil.
À l’inverse, l’histogramme d’un paysage enneigé peut afficher une courbe s’étirant vers la droite (avec des valeurs dans les blancs). Il n’existe donc pas d’histogramme idéal, car tout dépend du résultat souhaité, du choix artistique ou esthétique du photographe ou encore du contexte lumineux.
L’histogramme en photographie est un outil particulièrement efficace pour obtenir des images de qualité. S’appuyer sur ce graphique permet, en effet, de corriger la représentation visuelle des tons de l’image jusqu’à arriver à un résultat qui correspond à la fois aux attentes et au style du professionnel.