En règle générale, l’activité de photographe en elle-même n’implique pas d’assurance obligatoire. Toutefois, le fait de travailler comme photographe à son compte implique l’existence d’une entreprise et donc certaines obligations. Elles varient bien sûr d’un pays à l’autre et parfois en fonction du statut choisi, ce qui peut rendre la tâche compliquée pour certains photographes professionnels.
Nous faisons donc le point sur les diverses assurances qui existent dans l’univers du photographe professionnel, tout en fournissant quelques conseils avisés pour bien choisir ses polices d’assurance. Libre ensuite à chacun de souscrire les assurances qu’il désire, selon ses besoins, les spécificités de son activité, la valeur de son matériel photo, etc.
Sommaire
La Responsabilité Civile Professionnelle : l'indispensable en tant que photographe
Dans de nombreux pays, la RCP, ou Responsabilité Civile Professionnelle, est une assurance qui permet de couvrir des préjudices pouvant empêcher de mener la mission à bien. Autrement dit, elle offre une garantie lors de la survenue d’un préjudice moral ou financier à cause d’un problème qui empêche le professionnel de réaliser ce qui avait été conclu avec le client.
Dans le cas particulier des photographes, quelques exemples sont relativement parlants :
- le photographe perd les photos réalisées à cause d’une défaillance de la carte mémoire et ne peut donc pas les livrer à son client ;
- lors de l’envoi des photos et/ou vidéos par voie électronique, le photographe transmet involontairement un virus informatique à son client ;
- le professionnel n’a plus accès à internet durant une certaine période, conduisant à un retard dans la livraison des photos, etc.
Cette assurance permet ainsi de dédommager les clients lorsque le photographe ne peut pas honorer son contrat, ne peut pas l’honorer en temps et en heure et/ou n’offre pas un service à la hauteur de ce qui avait été convenu. Il s’agit donc d’une garantie fortement conseillée, puisqu’elle viendra pallier d’éventuelles insatisfactions des clients et évitera au photographe de devoir débourser des sommes importantes pour compenser les manquements, même s’ils ne sont pas de son fait. Par ailleurs, il se peut que des clients requièrent cette assurance pour faire le choix entre plusieurs photographes, et il serait dommage de rater des contrats à cause d’une absence d’assurance RCP.
La Responsabilité Civile d'Exploitation : une assurance à ne pas négliger
Dans certains cas, la Responsabilité Civile d’Exploitation est incluse dans le contrat RCP, mais ce n’est pas toujours le cas. Pourtant, elle est tout aussi importante, car elle couvre les dommages corporels et matériels qui pourraient avoir lieu lors de l’exercice de l’activité. Là encore, des exemples permettent de mieux comprendre dans quelles situations ce type d’assurance se révèle utile :
- lors d’un shooting pour un mariage, le photographe endommage une porte en déchargeant son matériel ;
- pendant une session photo en studio, un accessoire tombe sur le modèle et celui-ci est blessé ;
- à l’occasion d’une séance photo cuisine au domicile du client, un mauvais geste fait malencontreusement tomber de la vaisselle, etc.
Cette couverture permet ainsi de rembourser les frais de matériel endommagé, les soins en cas de blessure, etc.
Elle est parfois négligée, car elle ne concerne pas directement les dommages qui pourraient toucher le photographe lui-même. Pourtant, l’assurance Responsabilité Civile d’Exploitation peut éviter des dépenses parfois conséquentes, à condition de vérifier les clauses et les conditions dans lesquelles l’assureur effectuera un remboursement des frais.
La garantie du matériel et des locaux : facultative, mais prudente
Pour un entrepreneur photographe, son équipement est son outil de travail majeur. S’il n’est pas dans l’obligation de l’assurer, cela reste fortement recommandé. En effet, des équipements comme un appareil de qualité professionnelle, un flash cobra ou encore un ordinateur peuvent valoir plusieurs milliers d’euros, et sans assurance, le photographe devra les repayer de sa poche en cas de problème.
Lors de la souscription à une assurance de matériel et des locaux où il est stocké, plusieurs critères sont à prendre en considération pour être certain de bénéficier d’une couverture optimale :
- la garantie couvre-t-elle contre n’importe quel sinistre (bris, incendie, vandalisme, vol, etc.) ? ;
- quels sont les équipements assurés (il faut penser à l’appareil photo, mais aussi à tous les accessoires de prise de vue, aux équipements de traitement des photos, au mobilier, etc.) ? ;
- le matériel est-il couvert en dehors des locaux (lors d’un shooting en dehors du studio, lors d’un voyage à l’étranger, lors d’un salon professionnel, etc.) ? ;
- y a-t-il une franchise, et à combien s’élève-t-elle ?
Selon l’assureur et les types de contrats, il existe différentes formules ne disposant pas des mêmes garanties. Chaque photographe doit donc trouver l’assurance la plus adaptée à son activité, aux équipements qu’il possède et au montant des cotisations qu’il est prêt à débourser.
Le contrat multirisque : la solution complète pour s'assurer
Pour disposer d’une assurance complète et couvrir tous les risques, certaines agences proposent des contrats multirisques, incluant la Responsabilité Civile Professionnelle, la Responsabilité Civile d’Exploitation et la couverture du matériel. Ce type de formule permet de bénéficier d’un package complet et d’avoir une meilleure marge de négociation sur les tarifs d’assurance.
Mais là encore, il faut bien se renseigner sur ce qui est couvert et ce qu’il ne l’est pas, sur les franchises éventuelles et sur le montant maximal assuré. Il est judicieux de demander des devis auprès de plusieurs entreprises et de comparer les offres pour faire le meilleur choix.
Santé, prévoyance, perte d'exploitation : les assurances en cas de coup dur
Comme n’importe quel autre entrepreneur, un photographe n’est pas à l’abri de difficultés financières ou d’une légère baisse de son activité. De multiples raisons peuvent l’expliquer : maladie, blessure qui empêche de se déplacer sur le lieu du shooting, installation de nouveaux concurrents, arrêt global de l’activité économique (cf. crise de la Covid), etc.
Dans ce cas, selon les pays et le statut de l’entreprise, il peut exister des aides provenant de l’assurance maladie ou de l’État. Le problème est que ce n’est non seulement pas toujours le cas, mais que cela se révèle parfois insuffisant pour payer ses charges et vivre décemment. La souscription à des assurances complémentaires permet ainsi de pallier ce type de risques.
On pense dans un premier temps à la mutuelle santé, qui vient compléter ou suppléer les versements de l’assurance maladie (qui existe dans de nombreux pays, comme la France, mais qui reste par exemple encore inexistante aux USA). Que l’on bénéficie ou non d’une assurance de type Sécurité Sociale, la protection complémentaire est presque indispensable, de sorte à se voir rembourser la majeure partie de ces soins médicaux. Dans certains pays, elle est même obligatoire dès lors que le photographe emploie des salariés. Mais attention, pour bénéficier d’indemnités journalières en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité, c’est une couverture prévoyance qui devra s’ajouter à la complémentaire santé.
Enfin, on peut conseiller d’opter pour une protection « perte d’exploitation ». Elle peut être incluse dans les polices d’assurance multirisque, mais n’est parfois qu’une option ou une assurance additionnelle. Que couvre-t-elle ? En cas de sinistre, l’assureur compense les pertes occasionnées. Ainsi, si un photographe ne peut plus travailler pendant 2 semaines parce que son matériel a été volé, il peut obtenir des indemnités calculées sur ses résultats de l’année en cours ou des années passées. Il existe généralement une garantie de base ainsi que des assurances complémentaires, qui méritent d’être étudiées.
Évidemment, plus le nombre de garanties souscrites est important, plus le prix total des polices d’assurance est élevé. Néanmoins, la protection face aux dommages matériels, corporels et immatériels permet d’éviter les frais pour l’entreprise et d’exercer son activité dans de bonnes conditions.