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Photographie de rue au cœur du Mozambique avec Grégory Escande

Le jour, Grégory Escande est professeur de français, mais en dehors de son emploi du temps chargé dans un pays étranger, il a trouvé un moyen remarquable de capturer la beauté de la vie quotidienne par le biais de la photographie de rue. Posté dans les rues animées de Maputo, la capitale du Mozambique et l’un des principaux pôles de croissance en Afrique, il capture habilement la vie quotidienne de ses habitants d’une manière vibrante et minimaliste. Immersion colorée dans la chaleur de l’Afrique du Sud-Est.

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Pouvez-vous nous en dire plus sur vous et votre vision de la photographie ?

Je m’appelle Grégory Escande et je pratique la photographie depuis environ 25 ans. J’ai commencé des études d’Arts-Plastiques à la Fac d’Aix-en-Provence et des artistes comme Duane Michals, Diane Arbus, Richard Avedon, Robert Mapplethorp et Nan Goldin m’ont inspiré. Je n’ai pas une vision unique de la photographie, j’aime beaucoup de choses et d’approches différentes dans la photographie aussi bien que dans l’histoire de l’art. . 

« Je considère la photographie plus comme un instrument avec lequel on peut faire un tas de choses très différentes et montrer sa propre sensibilité, s’exprimer. Ou simplement figer le temps, les visages. »

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Qu'est-ce qui a inspiré votre passion pour la photographie ?

Un ami m’a initié au labo photo et j’ai tout de suite adoré la prise de vue, le développement des films, et planches contact. J’aime la photo autant que j’aime les images et les histoires en général, que ce soit dans le cinéma, dans la bande dessinée, dans la peinture, dans les livres etc.

La photo me semble parfois un art restrictif, froid, distant, par sa nature mécanique peut-être, et je préfère la sensation physique, la matière, la texture qu’offrent la peinture et la sculpture. Mais la photographie a le mérite d’être maintenant un art plus accessible, plus immédiat et plus facile que les autres arts, qui permet aussi d’expérimenter, d’être différent. Aussi la prise de vue peut offrir, dans certains cas, des échanges et des histoires.

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Comment parvenez-vous à créer des compositions élaborées dans vos photos de rue spontanées du Mozambique ?

J’aime beaucoup de choses dans la photo de rue: le naturel, l’aspect documentaire, la possibilité de raconter une histoire, l’inattendu, le moment décisif, l’aléatoire, le quotidien, la beauté dans des choses simples et directes. Pour moi, tout est question de composition et d’équilibre, j’ai l’impression d’un certain classicisme dans mes portraits de rue, peut-être aussi de minimalisme. J’aime détacher mon sujet de tout le reste, d’où mon choix d’isoler moins sujet avec un arrière plan uni. Mais le plus important reste bien sûr la lumière.

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Vos portraits sont pour la plupart de profil, pourquoi ce choix ?

Je ne sais pas vraiment. Peut-etre d’abord parce que je vois un joli fond de couleur où la lumière se pose et j’attends patiemment qu’un sujet passe, generalement le long du mur, de droite a gauche ou inversevement.

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Comment l'humour et les personnages cachés par des objets transportés dans vos photos visent-ils à éveiller des émotions ou réflexions chez le spectateur ?

Je ne cherche pas forcément l’humour, ni à provoquer la réflexion, mais j’aime provoquer une émotion directe chez le spectateur. En fait, je crois que je me méfie de la photographie trop conceptuelle, où on doit chercher une explication, où tout est trop intellectualisé.

« Je ne cherche pas forcément l’humour, ni à provoquer la réflexion, mais j’aime provoquer une émotion directe chez le spectateur. »

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Comment avez-vous vécu ce passage au digital, vous qui avez vécu la chambre noire ?

C’est très compliqué à vrai dire, et ça m’a pris plus de dix ans. Je continuais avec un appareil à film, alors que le numérique commençait. J’avais mis du temps, à cause des coûts, à investir dans un bon boîtier argentique, un très bon objectif à focale fixe, tous deux d’occasion, et voilà que c’était dépassé par le numérique.

J’avais quand même un petit appareil numérique, pour prendre des photos de mes enfants grandissant. J’ai commencé avec un petit Sony Cybershot, puis un Canon G16, mais seulement après quelques années j’ai pu investir dans un boîtier numérique et des objectifs de qualité.

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Quel type d'équipement photographique utilisez-vous pour travailler ?

Un boîtier Nikon D850 et une focale fixe de 35mm, parfois un 24mm. C’est à peu près tout.

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Pourriez-vous décrire votre approche du post-traitement et de votre organisation des tâches en tant que photographe ?

A peu près comme tous les photographes, j’utilise le duo Lightroom/Photoshop. Lightroom principalement pour le stockage et l’organisation, et Photoshop pour la retouche. J’utilise la retouche avec grand plaisir, j’aime exploiter les possibilités offertes par photoshop, certains adeptes de la photographie dite ‘pure’ pourront rejeter Photoshop, et je comprends parfaitement cette démarche. Mais pour moi, la photo, c’est aussi ça, la retouche, après tout, les photographes retouchaient leurs photos dans le labo aussi, c’était beaucoup plus long, fastidieux, coûteux et difficile.

Maintenant avec Photoshop c’est relativement facile si on connait un peu quelques techniques et quelques outils. J’aime aussi des artistes comme Man Ray qui utilise la photo comme médium, ou les artistes qui utilisent le collage, ou le collage numérique.

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Quels conseils donneriez-vous à un jeune photographe qui débute dans ce domaine ?

Le meilleur conseil que je pourrais lui donner, je pense, est d’entraîner et d’aiguiser son œil, ou son regard. Pour la composition, la lumière, l’approche artistique, le sujet et tout le reste, il faut d’après moi étudier les grands maîtres de la Renaissance et du Baroque, étudier de près ces tableaux, les mouvements artistiques, y compris les mouvements du XXe siècle, puis aussi bien sûr s’intéresser aux grands maîtres de la photographie du XXe siècle et actuelle. Quand j’ai étudié les Arts-Plastiques, c’est là je pense où je me suis abreuvé d’images, et j’ai entrainé mon regard, grâce aux livres dans les bibliothèques. Maintenant il y a Internet.

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Crédit photo: © Grégory Escande

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Team CYME
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